Émile Poulat est mort, le 22 novembre, à l'âge de 94 ans.
Ordonné prêtre en 1945, docteur en théologie (1950), puis prêtre-ouvrier "insoumis", il retourne à l'état laïc en 1954. Co-fondateur du Groupe de Sociologie des Religions, il sera ensuite directeur d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, puis directeur de recherche au CNRS. Il deviendra le spécialiste des relations entre l'Église et l'État, et de la laïcité.
Nous apprécions ses écrits, d'une très grande rigueur et d'une très grande honnêteté. Il fut un critique toujours pondéré, mais mettant sans erreur le doigt sur les failles et les insuffisances d'une étude ou d'un ouvrage. Ses recensions justifiaient à elles-seules la lecture des "Archives des sciences sociales des religions", revue dont il fut à l'origine.
Voir les articles de l'abbé Guillaume de Tanoüarn (blog "ab2t") et de Gérard Leclerc (site de "France-catholique").
Information : "le Salon beige" a inauguré le 05 décembre une nouvelle rubrique, Un jour, un texte ! Le 05 décembre : "La Patrie selon Charles Maurras" (extrait de "Votre bel aujourd'hui", 1953). Le 06 décembre : "La Patrie selon Jean Ousset" (extrait de "Patrie, Nation, État", 1965)... etc. Voir sur le site "Le Salon beige", ou sur le deuxième site "Le Salon beige".
Un sujet de réflexion : Un billet de Catoneo, Bulles mentales, sur le blogue "Royal-Artillerie".
Vient de paraître : sous la direction de Olivier Dard, Références et thèmes des droites radicales au XX° siècle (Europe / Amériques). Berne, Peter Lang, 2014. In-8°, 368 pages.
Encore un ouvrage consacré aux "droites radicales" ! On trouve ici une étude sur "Les référents politiques et intellectuels de l'extrême droite italienne : un panthéon mythique..." ; "Le front de l'Est et l'extrême-droite radicale française..." (oubliant que l'unité française chargée de combattre sur le front de l'Est avait été créée par deux anciens hauts responsables du P.C.F. et de la S.F.I.O...) ; "Le négationnisme : l'expression d’un nouvel antisémitisme contemporain..." (oubliant de dire que le négationnisme a pour origine les travaux de quelques chercheurs socialistes...) ; etc. Tout ceci ne devrait donc pas nous concerner, et nous ne devrions même pas avoir à citer cet ouvrage... si ce n'était que l'on englobe généreusement Maurras et le "maurrassisme" dans cette notion fourre-tout de "droites radicales". Une seule étude de cet ouvrage nous concerne, par référence faite au titre d'un ouvrage de Henri Massis (associé à un titre de Guillaume Faye) : "De la 'Défense de l’Occident' à l’ 'Occident comme déclin' " (par Olivier Dard).
Quant à cette notion fourre-tout, peut-être serait-il temps de la définir sérieusement ? Quels sont les points communs entre le nationalisme maurrassien et l'internationalisme raciste hitlérien, l'étatisme centralisateur fasciste italien, le pseudo "nationalisme européen"... ? Aucun, si ce n'est qu'ils ont des ennemis communs (est-ce suffisant ?). Et si ce n'est dans la tête d'un universitaire allemand qui cherche ainsi à exonérer son pays des crimes commis. L'utilisation de cette notion a pour conséquence (à moins que ce soit pour objet ?) de créer l'amalgame, et donc de rabaisser et déconsidérer l'école maurrassienne.
Vient de paraître : sous la direction de Serge Berstein et Michel Winock, Fascisme français ? La controverse. Paris, CNRS Éditions, 2014. In-8°, 254 pages.
L'universitaire israélien Zeev Sternhell avait eu un grand mérite : celui de mettre un bon coup de pied dans un secteur de la recherche historique verrouillé sur décision du mandarinat en place. En outre, il ne recherchait pas l'origine du fascisme dans les idéologies de "droite", comme il était convenu de le faire, mais dans une synthèse d'idées de droite et de gauche. Crime de lèse-Mandarin, gauche montrée du doigt... On comprend que ses travaux aient suscité de nombreuses réactions ! Néanmoins, sa méthode (?) l'a rapidement amené à voir des fascistes partout, essentiellement là où il n'y en avait pas, et à vouloir trouver à tout prix, et avec la plus mauvaise foi possible, l'origine du fascisme en France. Cet ouvrage collectif arrive en réaction, en opposition face à ses travaux. Textes de Jean-Pierre Azéma, Steven Englund, Emilio Gentile, Rainer Hudemann, Jean-Noël Jeanneney, Jacques Julliard, Marie-Anne Matard-Bonucci, Alain-Gérard Slama, Jean-Paul Thomas & Paul Thibaud.
Voir le compte-rendu de Jean Sévillia. Voir aussi notre page "Œuvre critique, A-C", actualisée.